Incitations inopportunes en matière de consommation d’énergie: analyse de la législation fédérale

Où existe-t-il encore aujourd’hui des réglementations qui entraînent une augmentation de la consommation d’énergie ou entravent l’efficacité énergétique?

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Document original écrit en allemand. Version française traduite pas DeepL.com (version Pro). Relecture par la Fondation Énergie.

Résumé

Situation initiale : les économies d’énergie sont essentielles si nous voulons atteindre les objectifs climatiques internationaux. Parallèlement, les perspectives énergétiques 2050+ de la Confédération montrent que le potentiel d’économies d’énergie en Suisse est considérable. Afin de l’exploiter pleinement, de nombreuses mesures politiques ont été mises en place dans le domaine de l’énergie. D’autres réglementations, notamment dans d’autres domaines politiques, peuvent toutefois aller à l’encontre de cet objectif. C’est là qu’intervient la Fondation suisse pour l’énergie (SES), qui souhaite attirer l’attention sur les incitations inopportunes existantes dans le domaine de l’énergie dans une étude fondamentale. Où existe-t-il encore aujourd’hui des réglementations qui entraînent une augmentation de la consommation d’énergie ou entravent l’efficacité énergétique?

Objectifs : l’objectif général de l’étude est de créer une base solide pour réduire les incitations inopportunes existantes du point de vue de la consommation d’énergie. Les objectifs concrets sont les suivants :—  élaborer une vue d’ensemble systématisée des mesures étatiques comportant des incitations énergétiques inopportunes au niveau national ;
—  décrire les incitations inopportunes recensées et les évaluer en fonction de leur pertinence ;
—  formuler, pour une sélection d’incitations inopportunes, des options visant à les supprimer dans le cadre d’une analyse approfondie et évaluer leur effet du point de vue de l’énergie et de la durabilité.

Procédure : Dans un premier temps, les incitations inopportunes potentielles ont été identifiées. Pour ce faire, nous avons effectué une recherche bibliographique internationale exhaustive et complété la liste à l’aide d’entretiens semi-structurés avec 14 experts issus de la politique, de l’administration, des sciences, des associations et de l’économie. Toutes les réglementations nationales, tous domaines politiques confondus, ont été prises en compte. Les incitations inopportunes identifiées ont ensuite été systématiquement décrites et évaluées. Sur cette base, la SES a sélectionné sept incitations inopportunes pour un approfondissement détaillé, dans le cadre duquel nous avons défini une option de suppression possible et analysé l’effet de l’incitation inopportune du point de vue de l’énergie et de la durabilité. Quatre autres groupes pertinents d’incitations inopportunes ont fait l’objet d’un approfondissement simplifié dans le cadre de spots.

Incitations énergétiques inopportunes identifiées : au total, nous avons identifié 112 mesures actuellement en vigueur en Suisse qui constituent des incitations énergétiques inopportunes (voir Tableau 1). Il faut partir du principe que cette liste n’est pas exhaustive et que le nombre d’incitations inopportunes est plutôt sous-estimé. Les incitations inopportunes identifiées concernent des mesures relevant de domaines politiques très divers (énergie, climat, transports, agriculture, tourisme, industrie/entreprises, fiscalité, construction, aménagement du territoire, etc.). Tous les types de réglementations sont concernés : les incitations inopportunes proviennent des subventions, des impôts/taxes, des normes et des prescriptions existantes, mais aussi de l’absence de réglementations, d’une conception inadéquate ou de lacunes dans l’exécution/le contrôle.

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Effet du point de vue énergétique : environ 40 % des mesures identifiées concernent des domaines dont la consommation énergétique annuelle dépasse 30 TWh et influencent la consommation correspondante de manière partielle à très directe. Il existe donc un potentiel d’économies d’énergie important qui pourrait être exploité en supprimant les incitations énergétiques inappropriées dans les réglementations existantes. Selon les premières analyses, ce potentiel concerne principalement le secteur des transports, mais aussi l’industrie et les entreprises en général.

Incitations négatives analysées en détail : sept incitations négatives ont été examinées et analysées de manière plus approfondie (voir Tableau 2).

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Le potentiel d’économies de ces sept incitations inopportunes sélectionnées est déjà considérable. Il s’élève au total à 9 à 10 TWh par an, soit près de 5 % de la consommation énergétique totale de la Suisse. Pour la plupart des incitations inopportunes examinées, leur suppression aurait des effets écologiques et sociaux clairement positifs (notamment grâce à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et des nuisances environnementales). En ce qui concerne les effets sur l’économie et les finances publiques, on observe également des tendances négatives légères à marquées (p. ex. coûts plus élevés pour les ménages et les entreprises ou augmentation des charges administratives). En revanche, l’augmentation des coûts reflète généralement des effets externes qui n’étaient pas internalisés auparavant et réduit ainsi les distorsions de prix existantes.

Autres groupes d’incitations inopportunes : En plus des analyses détaillées ci-dessus, nous documentons de manière plus sommaire la situation actuelle pour quatre autres groupes importants d’incitations inopportunes:

— Obstacles dans le domaine du bâtiment : dans le domaine du bâtiment, très important sur le plan énergétique, il existe diverses incitations inopportunes (p. ex. le dilemme locataire/bailleur ou la non-prise en compte des coûts du cycle de vie), qui ont pu être fortement atténuées ces dernières années. À l’avenir, l’accent devrait être mis en particulier sur le développement du système de subventions et de taxes, ainsi que sur une analyse approfondie de l’impact d’une éventuelle suppression de la valeur locative.

—  Extension des routes nationales : les processus décisionnels et les mécanismes de financement actuels permettent parfois la réalisation de projets d’extension peu efficaces ou surdimensionnés, qui devraient être remis en question d’un point de vue énergétique.

—  Taxation des véhicules de fonction électriques à usage privé : en matière de taxation des véhicules de fonction à usage privé, il existe au moins trois inégalités de traitement concrètes entre les véhicules à combustion et les véhicules électriques rechargeables. Celles-ci freinent le passage à la mobilité électrique, qui est un facteur important d’efficacité énergétique.

—  Quotas d’émission gratuits dans le SEQE pour le transport aérien : le transport aérien international en Europe fait partie du système d’échange de quotas d’émission (SEQE). Jusqu’à présent, les compagnies aériennes recevaient des quotas d’émission gratuits, ce qui pose problème du point de vue de la consommation d’énergie. Il est prévu de supprimer complètement l’attribution gratuite d’ici 2026 dans toute l’Europe, mais il convient de continuer à suivre l’évolution de la situation.

Autres conclusions : des options visant à supprimer les incitations inopportunes ont souvent été discutées dans le passé, mais la volonté politique de les mettre en œuvre a fait défaut jusqu’à présent. Il existe pourtant de bons exemples, notamment dans le secteur du bâtiment, qui montrent qu’il est possible de supprimer les incitations inopportunes si des majorités se dégagent dans le processus politique (par exemple, transfert partiel des coûts d’investissement pour les mesures énergétiques dans les immeubles locatifs ou amélioration de leur déductibilité fiscale). Lorsqu’une réglementation nationale visant à supprimer ces incitations est difficile ou politiquement irréalisable, la Confédération pourrait également élargir la marge de manœuvre afin de permettre à certains acteurs subsidiaires, tels que les cantons ou les fournisseurs d’énergie, de créer de bons exemples. La présente étude fournit un premier aperçu des mesures à prendre et des possibilités d’action à l’intention des décideurs politiques et administratifs.

Télécharger l’étude complète (en allemand)

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