Oui à l’accord sur l’électricité

Des mesures contraignantes sont exigées pour le développement des énergies renouvelables

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La Fondation Énergie salue l’accord prévu avec l’UE dans le domaine de l’électricité comme une étape importante vers un approvisionnement durable, sûr et abordable. Il s’agit d’un élément central de la transition énergétique. Afin que cet accord soit viable sur le plan politique et que la transition énergétique continue de progresser, la Fondation demande des ajustements ciblés, notamment pour protéger la production nationale et garantir le respect des normes écologiques.

  • Léonore Hälg

    Léonore Hälg

    Responsable Énergies renouvelables & Climat

24.10.2025

L’accord sur l’électricité avec l’UE renforce le rattachement de la Suisse au marché intérieur européen de l’électricité. Essentiel pour la sécurité d’approvisionnement en Suisse, il permet de stabiliser les réseaux et d’assurer des importations d’électricité importantes. L’ouverture prévue du marché constitue une occasion unique de promouvoir des modèles innovants capables d’adapter la demande en électricité et d’intégrer pleinement les énergies renouvelables dans le réseau.

Réduction des coûts et impulsion pour les énergies renouvelables 

L’accord contribue à réduire les besoins en capacités de réserve et en énergie destinées à compenser les fluctuations, tout en limitant ceux liés au stockage et à l’extension du réseau. Parallèlement, il favorise une demande plus flexible et diminue l’attrait de l’électricité nucléaire en provenance de France. Tous ces facteurs entraînent une baisse des coûts en Suisse et facilitent le développement de la production d’électricité renouvelable dans le système électrique suisse.

Diverses adaptations nécessaires dans la mise en œuvre

La SES considère l’accord sur l’électricité comme un élément central de la transition énergétique. Dans sa prise de position remise aujourd’hui, elle demande toutefois de réaliser des adaptations importantes dans la mise en œuvre de la politique intérieure. Ces adaptations sont nécessaires pour accompagner l’évolution des conditions-cadres liées au développement de la production d’électricité renouvelable.

Léonore Hälg, responsable du secteur Énergies renouvelables et climat chez SES, déclare à ce sujet : « Nous soutenons l’accord sur l’électricité, à condition que la transition écologique du système énergétique soit soutenue de manière ciblée. Seules des adaptations substantielles permettront à l’accord de rester efficace à long terme en matière de politique énergétique et climatique et de recueillir une majorité politique. »

Continuer à promouvoir de manière systèmatique le développement des énergies renouvelables

Les objectifs ambitieux en matière de développement des énergies renouvelables peuvent être atteints même dans un contexte en mutation. Cela nécessite toutefois un soutien ciblé qui profite à l’ensemble du système :    

— Lier les contributions à l’investissement des installations à l’avancement effectif des travaux : s’il apparaît que les objectifs d’extension fixés par la loi sur l’électricité ne seront pas atteints, les subventions doivent être augmentées.

— Augmenter les rétributions uniques aux installations présentant des conditions favorables au système : afin de continuer à promouvoir le développement du photovoltaïque, une incitation financière est nécessaire si un système de stockage par batterie est installé en plus, si la puissance maximale injectée est limitée ou si la part d’électricité produite en hiver est augmentée.

— Améliorer les conditions-cadres pour les communautés d’électricité locales (LEG) : les redevances pour l’utilisation du réseau doivent être davantage réduites afin d’augmenter l’attractivité des LEG.

En 2024, la part de l’électricité solaire dans la consommation finale d’électricité en Suisse s’élevait à 10,9 %, celle de l’électricité éolienne à seulement 0,3 % (tableau 3). Il en résulte une part totale de 11,2 % des nouvelles énergies renouvelables dans la consommation finale d’électricité. Cette part est faible par rapport à celle des États membres de l’UE. Le Danemark, en tête du classement, couvre déjà plus de 76 % de sa consommation d’électricité avec l’énergie éolienne et solaire. Aux Pays-Bas et en Espagne, les modules photovoltaïques et les éoliennes fournissent déjà plus de la moitié de l’électricité consommée. La Suède et la Lituanie font désormais partie des pays qui couvrent plus d’un tiers de leur consommation d’électricité avec les nouvelles énergies renouvelables. Elles rejoignent ainsi la Grèce, l’Allemagne, le Portugal et l’Irlande. La moyenne de tous les pays de l’UE est de 28,3 %.

La tendance montre qu’un nombre considérable de pays ont augmenté de 20 points de pourcentage ou plus la part de l’énergie solaire et éolienne dans leur consommation d’électricité en seulement cinq ans. Avec une augmentation de 7,2 points de pourcentage depuis 2019, la Suisse se situe également en queue de classement dans ce domaine.

Informations complémentaires
Contact

Léonore Hälg 
responsable du domaine climat et énergies renouvelables
T: +41 44 275 21 24, leonore.haelg@energiestiftung.ch

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